L’Inter Miami, le club de Major League Soccer détenu en partie par David Beckham, a connu une transformation incroyable au cours des dix derniers mois. Autrefois considéré comme un club de dernière place, valorisé à environ 600 millions de dollars, il est maintenant sous le charme de la superstar argentine Lionel Messi.
La MLS (Major League Soccer) est la principale ligue de soccer professionnelle en Amérique du Nord. Elle regroupe des équipes basées aux États-Unis et au Canada, offrant des compétitions passionnantes et des matchs de haut niveau. Dans une spectaculaire cérémonie à bord de l’Icon of the Seas de Royal Caribbean, Jorge Mas, propriétaire milliardaire de l’Inter Miami, a dévoilé un partenariat record entre le club et la compagnie de croisière. Il s’agit d’un pas de géant pour un club qui avait autrefois une renommée mondiale minime.
Au cœur de cette métamorphose se trouve l’AquaDome, un atrium sphérique du plus grand bateau de croisière du monde. C’était là que Mas s’est installé à son siège, prêt à assister à un spectacle extravagant comprenant des performances d’un groupe de reprises écossais primé et des acrobates aquatiques.
Cependant, le moment le plus attendu de la soirée était sans aucun doute le tirage au sort qui annonçait que Lionel Messi allait rejoindre l’Inter Miami. Avec cette nouvelle, le club a immédiatement acquis une renommée internationale et a attiré l’attention du monde du football.
Il est indéniable que cette annonce est un coup de maître pour l’Inter Miami. Messi est considéré comme l’un des meilleurs joueurs de tous les temps, et sa présence dans l’équipe ne peut qu’apporter une notoriété supplémentaire au club. De plus, cette association avec Royal Caribbean permettra au club de bénéficier d’une visibilité accrue et d’opportunités commerciales intéressantes.
Pour Mas, l’homme derrière cette transformation, il est clair que l’Inter Miami a maintenant dépassé les attentes et est sur la voie du succès. Il exprime sa satisfaction en déclarant : « Il faut être sous le charme pour ne pas savoir que Lionel Messi joue à l’Inter Miami ».
Cependant, cette montée en puissance nécessitera également des efforts continus pour renforcer l’équipe et attirer d’autres talents de calibre mondial. Avec Messi comme tête d’affiche, l’Inter Miami pourrait devenir une destination incontournable pour les joueurs de football de haut niveau.
En 2023, avec seulement une demi-saison de Messi, Inter Miami a plus que doublé son chiffre d’affaires pour atteindre 118 millions de dollars. Le club s’attend à ce qu’il dépasse les 200 millions de dollars cette année grâce à la vente de billets stimulée par Messi, à des partenariats publicitaires lucratifs et à une tournée de pré-saison mondiale sans précédent. L’arrivée de Messi a également doublé les abonnements à la plateforme de streaming Apple TV de la ligue et les équipes qui accueillent Inter Miami ont enregistré d’importantes augmentations de leurs recettes de billetterie. Selon Forbes, Inter Miami est désormais le deuxième club le plus valorisé de la MLS, avec une valeur légèrement supérieure à 1 milliard de dollars, et la participation d’environ 80% détenue par Jorge Mas a augmenté sa fortune déjà importante à 1,7 milliard de dollars.
La montée spectaculaire d’Inter Miami est le résultat de la conviction inébranlable de Mas qu’il finirait par recruter le huit fois Ballon d’Or. Mais autant l’arrivée de Messi a ouvert une fenêtre d’opportunité pour son équipe, autant Mas est confronté à un défi immédiat : le départ inévitable de Messi, âgé de 36 ans, menace de compromettre les progrès réalisés par Inter Miami.
En rétrospective, Mas est un architecte improbable de ce qui est peut-être considéré comme la transaction la plus importante de l’histoire du soccer aux États-Unis, étant donné que le sport n’était pas sa première passion. Ce natif de Miami et fils de réfugiés cubains était un fanatique de baseball qui aspirait à jouer en collège avant que, selon Mas, une blessure au genou ne ruine son rêve. À la place, il a étudié les affaires à l’Université de Miami, puis a rejoint son père, Jorge Mas Canosa, un leader légendaire de la communauté d’exil cubaine, dans l’entreprise de construction familiale.
Le plus jeune Mas a introduit une période d’évolution pour l’entreprise en introduisant des ordinateurs et en automatisant ses systèmes de facturation. Lorsque l’ouragan Andrew a dévasté le sud de la Floride en 1992, il a saisi l’occasion de reconstruire l’infrastructure de l’État. Cela a jeté les bases d’une fusion inverse qui a créé MasTec en 1994. Aujourd’hui, l’entreprise cotée en bourse sur le NYSE génère 12 milliards de dollars de revenus chaque année.
Comme de nombreux fans de sport ultrariches, Mas a souvent fantasmé sur la possession d’une équipe. « Le Saint Graal aurait été de posséder les [Miami] Dolphins de la NFL, mais la vie m’a mené là où elle devait », dit-il. Son moment est venu en 2018, après une offre infructueuse pour acheter les Miami Marlins de la MLB. Le commissaire de la MLS, Don Garber, a appelé froidement Mas, cherchant un partenaire local pour rejoindre Beckham afin de créer une équipe d’expansion en Floride du Sud. Il a réfléchi à l’offre, sachant que ce serait un investissement risqué, car la plupart des clubs de la MLS ont traditionnellement perdu de l’argent. Cependant, après avoir rencontré l’ancien capitaine de l’Angleterre et discuté de leur vision commune, Mas a accepté de rejoindre le nouveau groupe de propriétaires. « Je savais qu’il avait une énorme passion pour notre sport, qu’il aimait sa ville et qu’il avait une grande vision de ce que la MLS à Miami pouvait être », déclare Garber. « C’était donc un peu comme un coup de foudre. »
Même avant les débuts d’Inter Miami en 2020, Mas visait à attirer les meilleurs joueurs du monde ; il a commencé à rencontrer l’agent et le père de Messi, Jorge Messi, en septembre 2019. Sa poursuite l’a mené à travers Rosario (Argentine), Doha (Qatar), Barcelone et Paris, alors que les rumeurs affluaient selon lesquelles l’Argentin resterait en Europe ou partirait en Arabie saoudite. La ténacité de Mas a été récompensée en juin dernier lorsque Messi a annoncé sa prochaine destination, créant une vague d’engouement en Floride du Sud.
« De plus en plus de personnes se sentent connectées à notre ville ou veulent être connectées à notre ville de manière plus profonde », déclare Craig Robins, un promoteur immobilier de renom à Miami. « Miami est devenue une ville de soccer. »
Mais les limites de Messi sont déjà apparues. En octobre, le Chicago Fire a attiré 62 124 fans à Soldier Field pour voir la nouvelle superstar de la MLS, mais il a été exclu du match en raison d’une blessure quelques minutes avant le coup d’envoi. Il a également été absent lors de la tournée de pré-saison à guichets fermés à Hong Kong en février, ce qui lui a valu de vives critiques de la part des fans déçus. Un calendrier de compétition chargé pour 2024 ne fait qu’accroître l’urgence pour Mas de planifier l’avenir de sa franchise au-delà de Messi.
La date à laquelle Messi rangera ses crampons de la MLS est incertaine. Il est sous contrat jusqu’en 2024 et 2025, avec une option pour 2026, et Mas est « très confiant » que sa star restera une année supplémentaire, même s’il atteindra la quarantaine. De toute façon, cela ne devrait pas affecter les revenus de partenariat d’Inter Miami à court terme – Mas avait prévu que de nombreux accords du club expirent autour de l’arrivée de Messi afin de pouvoir en signer de plus lucratifs, qui, selon lui, dureront bien au-delà du mandat de la star. Ces derniers mois, Inter Miami a ajouté des contrats pluriannuels avec JPMorgan Chase et Duracell, en plus de l’accord avec Royal Caribbean.
Tout comme l’arrivée de Pelé chez les Cosmos en 1975 a attiré d’autres stars internationales du soccer à New York, Mas mise sur la capacité d’Inter Miami à attirer d’autres joueurs de premier plan vers son équipe pour assurer son avenir. « L’argent n’est pas un problème », dit-il. Et Miami présente certains avantages : un climat chaud, un attrait culturel, l’absence d’impôt sur le revenu de l’État et la proximité du domicile des joueurs latino-américains et sud-américains.
D’ici 2027, Mas prévoit que la MLS comptera « entre 12 et 20 des 100 meilleurs joueurs du monde ». C’est aussi une période cruciale, car la ligue espère capitaliser sur la Coupe du Monde 2026, qui se déroulera dans 16 villes en Amérique du Nord. Son accord médiatique avec Apple pourrait être l’élément le plus crucial. À un seuil d’abonnés non divulgué, le géant de la technologie partagera les revenus avec la MLS au-delà des 2,5 milliards de dollars garantis sur 10 ans.
« Je ressens une responsabilité envers la ligue en premier lieu », déclare Mas. « Ce n’était pas seulement une affaire d’Inter Miami, c’est une affaire qui concerne toute la ligue. Je continuerai à pousser aussi fort que je peux pour le bénéfice global, la santé et la croissance de la ligue. »
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