Une Rétrospective du Cinéma Africain au festival de cannes

Déception pour le cinéma africain au festival de Cannes cette année : contrairement à l’édition précédente qui avait vu une représentation significative du continent dans différentes sections, aucun long-métrage africain n’a été retenu dans la sélection officielle.

Le festival de Cannes est l’un des événements les plus prestigieux du monde du cinéma, mettant en avant des films du monde entier. L’édition 2023 a été mémorable pour le cinéma africain, avec pas moins de 12 films africains sélectionnés dans différentes catégories. Cependant, la 78e cérémonie de Cannes présente une sélection africaine plus restreinte, sans aucun film en lice pour la palme d’or. Néanmoins, deux longs-métrages se sont démarqués dans la catégorie « Un Certain regard », témoignant du talent émergent de jeunes cinéastes d’Afrique de l’Est.

Le talent africain en compétition au festival de cannes

12 films africains avaient été retenus dans les différentes catégories de l’édition 2023 du festival de Cannes« Banel e Adama » de la réalisatrice sénégalaise Ramata-Toulaye Sy et « Les filles d’Olfa » de la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania ont été des œuvres remarquables ayant captivé l’attention du public et des critiques. Ces deux films ont ouvert la voie pour la reconnaissance du cinéma africain sur la scène internationale.

La relève de la jeune garde:

La catégorie « Un Certain regard » est dédiée à la jeune garde du cinéma mondial. Dans cette édition, deux longs-métrages africains se sont démarqués : « On Becoming a Guinea Fowl » de la réalisatrice zambienne Rungano Nyoni et « The Village next to Paradise » du réalisateur somalien Mo Harawe. Rungano Nyoni, déjà saluée lors de sa première participation à Cannes en 2017 avec « I’m Not a Witch », continue d’explorer des thématiques sociales et interroge les relations entre les hommes et les femmes dans « On Becoming a Guinea Fowl ». Mo Harawe nous plonge quant à lui dans un portrait de famille en Somalie, un pays marqué par des bouleversements politiques, des catastrophes naturelles et l’héritage du colonialisme.

Émergence de nouvelles voix cinématographiques:

Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes, a souligné lors de l’annonce de la sélection officielle que l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique subsaharienne et l’Afrique du Nord sont des sous-continents incontournables du cinéma. Cependant, il a également signalé l’émergence de nouvelles voix et de nouveaux cinéastes en Afrique de l’Est, qui apportent une perspective narrative et des choix visuels novateurs. Cette diversité géographique et culturelle permet de mettre en lumière la richesse et la diversité du cinéma africain contemporain.

Nabil Ayouch et Raoul Peck au festival de cannes

Le festival de Cannes réserve également une place importante aux réalisateurs renommés. Dans la nouvelle catégorie « Cannes première », dédiée au cinéma expérimental et radical, deux noms bien connus feront leur retour : Nabil Ayouch et Raoul Peck.

Nabil Ayouch, réalisateur marocain, est un habitué de la compétition à Cannes. Après le succès de son film « Much Loved » en 2015, qui avait également été présenté à Cannes, il revient cette fois avec son huitième long-métrage de fiction intitulé « Everybody Loves Touda ». Le film explore le parcours d’une cheikha, une chanteuse traditionnelle, qui essaie de se libérer des contraintes d’une société qu’elle juge trop oppressive grâce à sa voix.

Quant à Raoul Peck, réalisateur haïtien, il présentera « La vie d’Ernest Cole » lors des séances spéciales. Ernest Cole était le premier photographe noir sud-africain à avoir documenté l’époque de l’Apartheid. Raoul Peck, membre du jury à Cannes en 2012, a été choisi pour raconter cette histoire captivante.

Bien que les sélections parallèles, telles que la Quinzaine des cinéastes, Acid et la Semaine de la critique, n’aient pas encore été révélées, la Semaine de la critique accueillera dans son jury l’actrice rwandaise Eliane Umuhire. Repérée lors de l’édition précédente pour son rôle dans « Augure » du belgo-congolais Baloji, elle a été récompensée du prix de la nouvelle voix en 2023.

Cette présence de réalisateurs de renom dans des sections spéciales témoigne de la diversité et de la richesse du cinéma présenté lors du festival de Cannes. C’est une opportunité pour ces cinéastes de partager leurs histoires uniques et de continuer à inspirer et à émouvoir le public du festival. Leur retour suscite déjà beaucoup d’anticipation et l’on peut s’attendre à des films puissants et engagés.

L’édition 2023 est un exemple de l’impact croissant des cinéastes africains, qui abordent des thématiques sociales, politiques et culturelles variées. Ces films offrent une fenêtre sur la réalité africaine, brisant les stéréotypes et explorant des histoires authentiques. Malheureusement pour cette 78e édition cannoise, aucun long-métrage africain n’a été sélectionné.

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