Pillage d’Ecosystème: une Crise Sans Précédent

Depuis la pandémie de Covid-19, des défenseurs de l’environnement en Afrique du Sud sont confrontés à une augmentation vertigineuse du ramassage illégal de plantes, une activité qui, souvent, échappe aux yeux du public. Ces plantes, cueillies illégalement, sont principalement destinées à l’Asie, et leur pillage met en danger des écosystèmes fragiles. 

Les Séries de Saisies : Un Spectacle Témoin de la Perte

Plus de 1,1 million de plantes ont été saisies en Afrique du Sud depuis 2019, selon l’Institut sud-africain de la biodiversité (Sanbi). Les chiffres sont alarmants : le nombre de plantes saisies est passé de 22 000 par an à environ 300 000. Les défenseurs de l’environnement estiment que ces saisies ne représentent probablement que 25% de ce qui a réellement été récolté.

Le Rôle de la Pandémie dans l’Exacerbation du Braconnage

La recrudescence du braconnage des plantes en Afrique du Sud peut être attribuée à la pandémie de Covid-19. Avant 2019, des collectionneurs internationaux venaient directement dans le pays pour suivre des tours floristiques dans le Karoo, une zone aride connue pour ses floraisons au printemps. Mais avec l’interdiction des voyages internationaux, ces collectionneurs ont trouvé un moyen alternatif pour satisfaire leur désir d’acquérir ces plantes exotiques, entraînant ainsi une augmentation du braconnage.

L’Impact Destructif sur les Ecosystèmes Endémiques

La perception générale que le braconnage des plantes est dérisoire est une erreur, selon Emily Kudze, une scientifique qui étudie le commerce illégal des succulentes. Ces plantes sont endémiques de lieux extrêmement précis, et si elles sont retirées, elles disparaissent pour toujours. Le braconnage des plantes n’affecte pas seulement la plante elle-même, mais aussi les insectes qui dépendent d’elle.

Les Pépinières Illégales : Un Nid de Trafic

Les plantes braconnées sont souvent envoyées au Cap, où des intermédiaires les stockent dans des maisons avant de les exporter par avion. La police doit alors mettre en place des barrages routiers, collecter des renseignements et lancer des raids sur ces maisons. C’est dans ces maisons transformées en pépinières illégales que les plantes sont préparées pour le commerce.

Les Difficultés de la Gestion des Saisies

La gestion des plantes saisies est une tâche difficile. Les plantes nécessitent un soin et une attention que les cornes de rhinocéros ou les défenses d’éléphant, qui peuvent être conservées dans un entrepôt, n’exigent pas. La reproduction ou la réintroduction de ces plantes peut présenter des risques de propagation de maladies et de perturbation de la répartition géographique de ces plantes.

L’Industrie des Pépinières : Un Manque de Transparence

L’industrie des pépinières est critiquée pour sa non-transparence et sa facilitation du commerce illégal des plantes. Les pépinières ne sont pas honnêtes avec leurs clients, souvent ométant de préciser si la plante a été cueillie avec un permis, quel permis a été utilisé, et qui est le fournisseur. Il est essentiel pour les clients de poser ces questions avant d’acheter une plante.

Un Appel à une Transparence

Le fléau du braconnage de plantes en Afrique du Sud se poursuit, avec des conséquences dévastatrices pour les écosystèmes locaux. L’industrie des pépinières doit être plus transparente pour combattre ce fléau. Comme l’a souligné la cheffe de projet de l’ONG Traffic, Dominique Prinsloo, l’industrie doit commencer à être plus transparente. C’est une responsabilité partagée, entre les vendeurs et les acheteurs, pour aider à protéger les précieuses plantes endémiques de l’Afrique du Sud.

Samira Mafo
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