Le Cameroun, pays réputé pour sa production de cacao de qualité, s’est fixé pour objectif de créer davantage d’emplois et de générer plus de richesses dans le secteur du cacao. D’ici 2030, le pays vise à équilibrer sa balance commerciale extérieure tout en accroissant la transformation locale de cette précieuse denrée. Des réformes majeures ont été entreprises pour relancer cette filière stratégique de l’économie nationale, notamment par le biais d’un projet unique de relance.
Création d’un projet de relance pour accompagner tous les acteurs :

Auparavant, la filière cacao au Cameroun était gérée par plus de six projets différents, chacun s’occupant d’une partie spécifique. Cependant, une récente réforme a permis la mise en place d’un projet unique de relance, offrant ainsi la possibilité d’accompagner tous les acteurs de manière plus efficace. Selon Lizette Bamzok, coordinatrice nationale du Projet d’appui au développement du cacao, cette unification facilitera la coordination et la formation des acteurs impliqués. De plus, elle souligne l’importance pour les plus de 400 000 petits producteurs camerounais de se regrouper, car cela favorise la formation et les échanges de bonnes pratiques.
Les grandes orientations du projet de relance :
Lors du lancement de la campagne cacaoyère 2020-2021, Gabriel Mbairobé, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, a présenté les grandes lignes du projet de relance de la filière cacao. Ce projet ambitieux, qui s’étendra sur les cinq prochaines années, nécessitera un investissement de 28 milliards de francs CFA. Les actions prévues comprennent la promotion de matériel végétal de qualité afin de faciliter l’accès des producteurs à des semences certifiées de cacao à fort potentiel de production. Le projet soutiendra également la densification et la régénération des vieilles plantations pour améliorer les rendements. Une attention particulière sera accordée à la création de nouvelles exploitations, notamment par les jeunes et les femmes, afin de dynamiser l’industrie cacaoyère.
Amélioration de la fermentation des fèves pour une qualité supérieure :

Le Cameroun dispose de vastes vergers couvrant une superficie de 600 000 hectares. Une étude récente de l’Union européenne a révélé que la filière cacao génère un chiffre d’affaires de 300 milliards de francs CFA. Afin de préserver et d’améliorer la qualité du cacao, une attention particulière sera accordée à l’étape cruciale de la fermentation des fèves. La mise en place de bonnes pratiques de fermentation permettra d’obtenir des fèves de cacao de meilleure qualité, ce qui ouvrira de nouvelles opportunités sur le marché international.
les actions du gouvernement
Dans le cadre de leur stratégie pour les 10 prochaines années, le gouvernement vise à doubler la production de cacao commercialisée dans le pays, qui a atteint plus de 290 000 tonnes l’année dernière. Cependant, la qualité de la fève de cacao à commercialiser reste un défi majeur à relever. Le cacao produit dans notre pays se caractérise par une fermentation absente ou faible, ce qui constitue un défaut important à corriger. L’industrie est prête à soutenir les producteurs, et l’État assume naturellement ses responsabilités. Cependant, il est essentiel d’obtenir un retour sur investissement en termes de qualité, conformément à ce que nous appelons des normes exigeantes, souligne le ministre du commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana.
Pour favoriser le développement de la filière cacao dans les années à venir, d’autres innovations ont été identifiées, notamment la traçabilité des produits et des exportations, ainsi que le respect des normes environnementales tout au long du processus de production.
une fiscalité élevée
Toutefois, pour que ce secteur clé de l’économie locale puisse pleinement prospérer, les exportateurs souhaitent que le gouvernement révise la fiscalité qui est actuellement considérée comme trop élevée. « La fiscalité devient un fardeau lourd pour les exportateurs », soutient Apollinaire Ngwe, président du Conseil interprofessionnel du cacao et du café, en exhortant le gouvernement à intervenir activement pour résoudre ce problème. Au cours de la dernière campagne cacaoyère, certains producteurs ont vendu le kilogramme de cacao à 1600 francs, soit moins de 3 dollars. Ce montant est considérablement plus élevé que celui pratiqué dans d’autres pays d’Afrique pendant la même période.

Le Cameroun a pris des mesures significatives pour relancer et développer la filière cacao, avec pour objectif de stimuler l’emploi et la création de richesses dans le pays. À travers un projet unique et ambitieux, le gouvernement vise à accompagner l’ensemble des acteurs, en mettant l’accent sur la formation, l’accès à des semences certifiées et la régénération des plantations. Avec son potentiel élevé et ses vastes vergers, le Cameroun est bien positionné pour renforcer sa position sur le marché mondial du cacao.
- CAN 2025: Découvrez les favoris! - novembre 29, 2024
- Youssoupha: « Dieu est grande », un sacré débat - novembre 28, 2024
- Arsenal-Chelsea: Un match nul sans saveur - novembre 11, 2024