killer baby : 50 ans après Nestle organise une deuxième édition??

50 ans après le scandale Thé killer baby; Nestlé, le géant de l’agroalimentaire, est sous les projecteurs pour une nouvelle enquête qui révèle que deux de ses marques d’aliments pour bébés les plus vendues dans les pays à revenu faible ou intermédiaire contiennent des niveaux élevés de sucre ajouté, malgré leur promotion comme étant saines et essentielles dans ces pays. Cette enquête menée par Public Eye, en collaboration avec le Réseau international d’action pour l’alimentation infantile (IBFAN), met en évidence l’hypocrisie et le marketing trompeur de Nestlé.

Le constat alarmant :

L’étude de Public Eye a analysé 115 produits vendus sur les principaux marchés de Nestlé en Afrique, en Asie et en Amérique latine. Sur ces 115 produits étudiés, 108 d’entre eux, soit 94%, contenaient du sucre ajouté sous forme de saccharose et de miel. Ces résultats mettent en évidence une disparité troublante entre les produits vendus dans les pays pauvres et ceux commercialisés sur les marchés européens de Nestlé. En effet, les préparations pour bébés de six mois à un an vendues en Europe ne contiennent aucun sucre ajouté.

Le géant de l’agroalimentaire a pourtant son siège en Suisse, où ces mêmes produits sont vendus sans sucre ajouté. Nestlé tente de se profiler comme leader mondial de la nutrition infantile, et contrôle aujourd’hui 20 % du marché des aliments pour bébés, devisé à près de 70 milliards de dollars US.

Mais cette enquête souligne que Nestlé a encore du chemin à faire en matière de commercialisation responsable des substituts du lait maternel, cinquante ans après le scandale des laits en poudre « tueurs de bébés ». Des produits tels que Cerelac et Nido, qui sont vendus dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, doivent être reformulés en fonction de normes plus strictes de santé et nutrition. 

Les aliments pour bébés sont une question de santé publique et de développement essentiel pour les enfants. Les grandes entreprises comme Nestlé doivent prendre leurs responsabilités en la matière et faire passer les normes de santé et nutrition avant les profits. 

Suite aux révélations de l’enquête menée par Public Eye et le Réseau international d’action pour l’alimentation infantile (IBFAN), il apparaît clairement que Nestlé communique de manière contradictoire concernant ses marques de céréales infantiles Cerelac et Nido. Alors que ces produits sont promus comme étant spécialement conçus pour répondre aux besoins des bébés et enfants en bas âge, et pour les aider à mener une vie plus saine, il a été constaté que certains de ces produits contiennent des niveaux élevés de sucre ajouté.

Ce qui est encore plus frappant, c’est la différence de formulation entre les produits vendus en Suisse, où Nestlé a son siège, et ceux commercialisés dans les pays à revenu plus faible. En Suisse, Nestlé fait la promotion de ses céréales pour bébés sans sucre ajouté, tandis que dans d’autres pays, ces mêmes produits contiennent souvent des quantités considérables de sucre ajouté. Par exemple, les céréales Cerelac saveur biscuit vendues en Suisse sont sans sucre ajouté, alors que dans certains pays comme le Sénégal ou l’Afrique du Sud, elles contiennent jusqu’à 6 grammes de sucre ajouté par portion.

De plus, bien que les laits de croissance pour enfants en bas âge de 1 à 3 ans vendus par Nestlé en Allemagne, en France et au Royaume-Uni soient sans sucre ajouté, certaines céréales destinées aux enfants de plus de 1 an en contiennent. Cependant, les céréales destinées aux bébés dès 6 mois sont exemptes de sucre ajouté.

Cette contradiction entre la communication de Nestlé et la composition réelle de ses produits soulève des préoccupations quant au marketing trompeur et à l’hypocrisie de la multinationale. Il est essentiel que les consommateurs soient informés de manière transparente sur la composition et la valeur nutritionnelle des aliments pour bébés afin de faire des choix éclairés pour la santé de leurs enfants.

Les céréales pour bébés Cerelac à base de farine de blé commercialisées par Nestlé ne contiennent pas de sucre ajouté en Allemagne et au Royaume-Uni, tandis que le même produit en contient plus de 5 grammes par portion en Éthiopie et 6 grammes en Thaïlande. La teneur en sucre ajouté varie donc selon les pays où le produit est vendu.

PaysGrammes par portion
Thaïlande6,0 g
Éthiopie5,2 g
Afrique du Sud4,0 g
Pakistan2,7 g
Inde2,2 g
Bangladesh1,6 g
Royaume-Uni0,0 g
Allmagne0,0 g
Source : Public Eye et IBFAN (2024) • Analyse des informations nutritionnelles qui figurent sur les produits, ou, lorsque la teneur en sucre ajouté n’est pas déclarée, résultats des analyses réalisées en laboratoire.

Nigel Rollins, scientifique à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), réagit en disant que le double standard est injustifiable. Selon lui, le fait que Nestlé ne rajoute pas de sucre à ses produits vendus en Suisse mais soit prêt à le faire dans des pays où les ressources sont plus faibles, pose des problèmes tant sur le plan éthique que de santé publique. Rollins explique que les industriels peuvent chercher à habituer les enfants très jeunes à un certain niveau de sucre, afin qu’ils privilégient ensuite les produits à forte teneur en sucre. Il estime que cela est totalement inapproprié.

Conséquences pour la santé des enfants :
L’inclusion de sucre et de miel dans les aliments pour bébé est préoccupante, car elle va à l’encontre des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En 2022, l’OMS a plaidé en faveur d’une interdiction des sucres et édulcorants ajoutés dans les produits alimentaires destinés aux enfants de moins de trois ans. Cette recommandation vise à protéger la santé des enfants et à prévenir l’obésité et les maladies chroniques qui peuvent découler d’une consommation excessive de sucre à un jeune âge.


Dans la plupart des pays d’Amérique centrale, où Nestlé promeut agressivement Nido par le biais d’influenceurs et influenceuses, les laits en poudre destinés aux enfants à partir de 1 an contiennent plus d’un carré de sucre par portion. Au Nigeria, au Sénégal, au Bangladesh ou en Afrique du Sud – où Nido fait partie des marques les plus appréciées – tous les produits pour enfants de 1 à 3 ans contiennent du sucre ajouté.
« Je ne comprends pas pourquoi les produits vendus en Afrique du Sud devraient être différents de ceux qui sont commercialisés dans les pays à revenu plus élevé », s’insurge Karen Hofman, professeure de santé publique à l’Université de Witwatersrand, à Johannesburg, et pédiatre diplômée. « C’est une pratique colonialiste qui ne doit pas être tolérée », dénonce-t-elle. « De manière générale, il n’y a aucune raison valable d’ajouter du sucre aux aliments pour bébés », insiste Hofman.

Ce point de vue est partagé par l’OMS, qui alerte depuis des années sur la teneur en sucre ajouté élevée dans les produits alimentaires pour bébés et ses dangers à long terme. « Les résultats de votre enquête soulignent la nécessité d’une action urgente pour remodeler l’environnement alimentaire des enfants », déclare à Public Eye et IBFAN le Dr Francesco Branca, directeur du département nutrition et sécurité sanitaire des aliments à l’OMS. « L’élimination des sucres ajoutés dans les produits alimentaires destinés aux jeunes enfants est un moyen important pour prévenir l’obésité de manière précoce. »
e comme l’une des principales causes de cette épidémie.  Les plus jeunes n’échappent pas à ce fléau : l’obésité infantile a été multipliée par dix durant les quatre dernières décennies, selon l’agence onusienne, qui estime à 39 millions le nombre d’enfants de moins de 5 ans en surpoids ou obèses. La grande majorité d’entre eux vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire.
Mais Nestlé semble rester sourde à ces appels. Si la multinationale recommandepubliquement d’éviter les aliments pour bébés qui contiennent du sucre ajouté, ces sages paroles ne semblent pas s’appliquer aux pays à revenu faible ou intermédiaire, où Nestlé continue d’ajouter, en toute connaissance de cause, des quantités élevées de sucre à certains de ses produits les plus populaires.

La récente étude de Public Eye met en lumière les pratiques controversées de Nestlé en incluant du sucre et du miel dans ses produits destinés aux bébés dans les pays pauvres. Cela contredit les normes internationales visant à protéger la santé des enfants et à prévenir l’obésité et les maladies chroniques. Il est impératif que l’industrie alimentaire prenne des mesures pour se conformer aux recommandations de l’OMS et garantir la sécurité alimentaire des enfants à travers le monde. La santé et le bien-être des bébés ne devraient pas être compromis au profit des intérêts commerciaux. Des mesures doivent être prise pour stopper la commercialisation de ces produits dans les pays en voie de développement.
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