Douala, le poumon économique du Cameroun, est confrontée à un ralentissement significatif de ses travaux routiers, principalement dû à l’inflation galopante. Malgré les efforts de la Communauté urbaine de Douala (CUD) pour améliorer les infrastructures, les chantiers peinent à avancer, impactant directement la mobilité des populations.
L’inflation, un frein majeur aux projets

La hausse vertigineuse des prix des matériaux de construction, couplée à l’augmentation des coûts de la main-d’œuvre, a mis à mal les budgets alloués aux projets routiers. De nombreux prestataires, ayant sous-estimé l’ampleur de l’inflation lors de la soumission de leurs offres, se retrouvent aujourd’hui dans l’impossibilité de mener à bien les travaux dans les conditions initialement prévues.
Les conséquences de cette situation sont multiples :
- Ralentissement des chantiers : De nombreux travaux sont en cours d’exécution, mais avancent à un rythme beaucoup plus lent que prévu, impactant directement la qualité de vie des usagers.
- Dégradation de la qualité des routes : Les délais de réalisation allongés favorisent la dégradation prématurée des infrastructures déjà réalisées, engendrant des coûts supplémentaires de maintenance.
- Inquiétude des usagers :Les populations de Douala, confrontées quotidiennement aux embouteillages et aux difficultés de circulation, expriment leur mécontentement face à la situation.
Des finances publiques sous tension
Outre l’inflation, les tensions de trésorerie au niveau des finances publiques constituent un autre frein à la réalisation des projets. En effet, les émissions de recettes de la CUD, bien qu’en hausse, sont de l’ordre de 44,36 milliards de FCFA, soit 57,4% des prévisions. Si ces chiffres semblent positifs, ils ne suffisent pas à couvrir l’ensemble des besoins, notamment en raison de l’augmentation des coûts liés aux travaux.
Des difficultés liées à la mise en œuvre des projets
La mise en œuvre des projets est également entravée par d’autres facteurs :
Dysfonctionnement de la Régie des routes : La création récente de cette régie, chargée de l’entretien routier, est confrontée à des difficultés d’acquisition d’équipements, ralentissant ainsi son démarrage des opérations. Les ressources nécessaires pour l’acquisition desdits engins attendent oisivement en banque.
Retards dans les procédures administratives :Les procédures de passation de marchés sont parfois longues et complexes, retardant ainsi le lancement des travaux.
Des perspectives mitigées
Si la situation est préoccupante, quelques lueurs d’espoir subsistent. Le budget de la CUD affiche des indicateurs positifs à fin juin 2024, avec des restes à recouvrer de 17,05 milliards FCFA et des restes à payer de 13,35 milliards FCFA. Ces chiffres témoignent d’une bonne gestion des finances publiques.
Cependant, pour améliorer durablement la situation, il est nécessaire de mettre en œuvre des actions concrètes :
Réévaluation des contrats : Il est urgent de renégocier les contrats avec les prestataires afin de prendre en compte l’augmentation des coûts et d’assurer la poursuite des travaux.
Recherche de financements complémentaires : La CUD pourrait solliciter des partenaires financiers pour mobiliser des ressources supplémentaires et accélérer la réalisation des projets.
Optimisation de la gestion des projets : Une meilleure planification et un suivi rigoureux des travaux permettraient d’améliorer l’efficacité des investissements.
Amélioration des procédures administratives : La simplification des procédures de passation de marchés permettrait de gagner du temps et de lancer plus rapidement les travaux.

l’inflation constitue un défi majeur pour la réalisation des projets routiers à Douala. Pour y faire face, il est essentiel de mettre en œuvre des mesures correctives à court terme et de définir une stratégie à long terme pour améliorer durablement les infrastructures de la ville.
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