L’excision, une pratique consistant à enlever partiellement ou totalement les organes génitaux externes féminins, est une violation grave des droits humains des femmes et des filles. Bien que condamnée unanimement par la communauté internationale, cette pratique persiste dans de nombreuses régions du monde, notamment en Afrique. Cet article propose une analyse approfondie de ce phénomène complexe, en examinant ses causes, ses conséquences et les stratégies mises en œuvre pour l’éradiquer.
L’Excision en Afrique : Un enjeu de santé publique majeur

L’Afrique subsaharienne est le continent le plus touché par l’excision. Les taux de prévalence varient considérablement d’un pays à l’autre, mais dans certains États, plus de 90 % des femmes sont excisées.
Le cas du Tchad: Bien que la loi tchadienne n°006 sur la Santé de la Reproduction condamne l’excision depuis 2002, cette pratique reste profondément ancrée dans certaines régions, notamment dans le Mandoul. Les raisons de cette persistance sont multiples : pression sociale, croyances culturelles, manque d’accès à l’éducation et aux soins de santé.
Autres pays d’Afrique: Des pays comme l’Égypte, le Soudan, la Somalie, le Kenya et le Nigeria… sont également confrontés à des taux d’excision élevés. Si les contextes socioculturels diffèrent, les conséquences de cette pratique sur la santé et le bien-être des femmes sont similaires.
Les Conséquences de l’Excision : Un lourd tribut pour la santé
Les conséquences de l’excision sont multiples et graves. Sur le plan physique, elle peut entraîner des hémorragies, des infections, des complications lors des accouchements, des kystes, des fistules obstétricales et une augmentation du risque de transmission du VIH/SIDA. Sur le plan psychologique, les victimes peuvent souffrir de traumatismes, de dépression, d’anxiété et de troubles de la sexualité. Les conséquences sociales ne sont pas négligeables : les femmes excisées sont souvent marginalisées et exclues de la vie sociale.
Les Causes de la Persistance de l’Excision : Une question de pouvoir et de contrôle
Raisons culturelles et sociales: L’excision est souvent perçue comme un rite de passage, un moyen de contrôler la sexualité féminine et de préserver la pureté de la jeune fille. Elle est aussi liée à des questions d’honneur et d’appartenance à un groupe social.
Pression sociale et communautaire: Les femmes qui refusent de faire exciser leurs filles peuvent faire face à l’exclusion sociale, aux critiques et aux pressions familiales.
Manque d’éducation et de sensibilisation: De nombreuses femmes, notamment dans les zones rurales, ne sont pas informées des risques liés à l’excision et de l’illégalité de cette pratique.
Intérêts économiques: Les exciseuses traditionnelles tirent des revenus de cette pratique, ce qui crée des résistances au changement.
Les Stratégies de Lutte Contre l’Excision : Un combat de longue haleine
La lutte contre l’excision nécessite une approche multidimensionnelle :
- Approche juridique et politique: Renforcement des législations, sanctions plus sévères pour les auteurs, sensibilisation des forces de l’ordre.
- Sensibilisation et éducation: Campagnes de communication ciblées, formation des enseignants, des leaders religieux et des professionnels de santé.
- Approche communautaire: Dialogue interculturel, implication des hommes et des garçons, création de groupes de soutien pour les femmes.
- Services de santé: Prise en charge médicale des victimes, prévention des complications, promotion de la santé sexuelle et reproductive.
Les Enjeux du Futur : Vers une éradication totale
L’éradication de l’excision est un objectif ambitieux mais réalisable. Cela nécessite une mobilisation de tous les acteurs de la société, une volonté politique forte et une approche globale qui prend en compte les dimensions culturelles, sociales et économiques de cette problématique. Les défis à relever sont nombreux : résistance aux changements, inégalités entre les zones rurales et urbaines, conflits armés.
Un appel à l’action

L’excision est un crime contre l’humanité. Il est de notre devoir à tous de lutter contre cette pratique barbare. En sensibilisant l’opinion publique, en soutenant les initiatives locales et en exerçant des pressions sur les décideurs politiques, nous pouvons contribuer à un monde où les droits des femmes sont respectés et où chaque individu est libre de disposer de son corps.
- Matta : Made in Africa de l’industrie africaine - décembre 10, 2024
- La GreenBox : 100% Made in Africa - décembre 8, 2024
- Keblack : De YouTube aux sommets - décembre 3, 2024